La richesse autrement : une série d’articles parus dans Alternatives Economiques

15/03/11

Alternatives Economiques a publié un Hors-Série (le n°48) sur la thématique de « la richesse autrement ». L’occasion pour un certain nombre de membres du Forum pour d’Autres Indicateurs de Richesse de faire un point sur la question des indicateurs alternatifs. Et c’est moi qui ai eu la charge de présenter l’empreinte écologique et l’Indicateur de Situation Sociale Régional d’l’Île-de-France. J’en ai profité pour rédiger également un court encart sur les limites de la monétisation. 

Alternatives Economiques a publié un Hors-Série sur la thématique de « la richesse autrement ». L’occasion pour un certain nombre de membres du Forum pour d’Autres Indicateurs de Richesse de faire un point sur la question des indicateurs alternatifs. Extrait d’un article sur les indicateurs écologiques, par Aurélien Boutaud :

 

« (…) Comme nous l’avons déjà évoqué, l’un des manques les plus criants du PIB concerne son indifférence absolue vis-à-vis des questions d’environnement. Il n’est donc pas étonnant qu’au cours des décennies passées les efforts se soient multipliés pour tenter de produire des indicateurs alternatifs au PIB dans le domaine de l’écologie et des ressources naturelles. Petit tour d’horizon des indicateurs synthétiques les plus significatifs en la matière…

 

L’empreinte écologique

Le plus célèbre des indicateurs synthétiques en matière d’environnement est sans doute l’empreinte écologique. Née dans le courant des années 1990, l’empreinte écologique traduit un ensemble de consommations sous la forme d’une surface biologiquement productive de terre ou de mer qu’il convient de mobiliser pour permettre cette consommation. Par exemple, il faut une certaine surface de pâturages ou de terres arables pour produire une tonne de viande, ou une certaine surface d’espaces marins pour produire une tonne de sardines, ou encore une certaine surface de forêts pour séquestrer le CO2 émis par la combustion d’énergies fossiles. Le principe est simple, mais le mode de calcul est évidemment très complexe puisqu’il convient de prendre en compte des centaines de données relatives à la consommation ou à la productivité agricole, forestière ou marine (Wackernagel & Rees, 1999 ; Boutaud & Gondran, 2009). Ces efforts permettent d’agréger au final des milliers de données statistiques brutes en une unité de mesure unique : l’hectare global (hag), c’est à dire un hectare de surface ayant une productivité biologique équivalant à la moyenne mondiale.

 

L’empreinte écologique d’un habitant de la Terre était en moyenne en 2007 de 2,7 hag (près de 4 terrains de football), soit davantage que l’ensemble des surfaces bioproductives disponibles (1,8 hag/hab) (Pollard, 2010). Ce déficit écologique est dû à l’épuisement de certaines ressources renouvelables et le dépassement des capacités de séquestration du carbone. Cette dette écologique est par ailleurs très inéquitablement répartie, puisqu’un étasunien a par exemple une empreinte écologique de plus de 8 hag, celle d’un français est de 5 hag, contre moins d’1 hag pour un afghan. Si chaque habitant de la planète vivait sur le modèle étasunien, il faudrait donc plus de 3 planètes supplémentaires pour répondre de manière pérenne à nos besoins.

 

La force de l’empreinte écologique tient évidemment en sa capacité à agréger une multitude de données en une unité de mesure physique facile à appréhender par tout un chacun. Il ne faut toutefois pas oublier que l’empreinte écologique présente certaines limites inévitables : son calcul complexe nécessite de nombreuses approximations et ne prend pas directement en compte les pollutions chimiques ou nucléaires par exemple, ni l’impact des activités humaines sur la biodiversité ou les ressources en eau. (…) »

 

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